#Mondochallenge : L’homme: maître ou esclave de la technologie?
Quand on parle d’esclavage moderne, plusieurs sujets me viennent instinctivement à l’esprit: le trafic humain, surtout des enfants et des femmes à des fins d’exploitation domestique ou sexuelle ou encore pour prélèvement illicite d’organes. 45.8 millions de personnes ont été victimes de trafic humains en 2016 selon les chiffres du Walk Free Foundation. Mais bien que ce sujet me tienne particulièrement à coeur, j’ai plutôt décidé de parler d’une autre forme d’esclavage qui, actuellement, touche beaucoup plus de personnes et va continuer à en toucher : il s’agit des nouvelles technologies, principalement celles de l’information et de la communication.
Les chiffres de l’Union Internationale des Télécommunications suggèrent qu’il y a presque autant d’abonnés mobiles que d’habitants dans le monde. Environ 40% de cette population a accès à Internet, soit un peu plus de 3 milliards de personnes.

Le but premier des nouvelles technologies est de nous assister et de faciliter notre quotidien. Il est par exemple possible et plus facile maintenant:
- de rester connectés avec ses proches malgré la distance grâce aux réseaux sociaux,
- d’aller d’un point A à un point B sans se perdre en utilisation les applications de géolocalisation telles que Google Maps,
- d’organiser efficacement ses journées grâce aux applications de productivité,
- et plus encore.
Quelques années plus tard, cependant, ces mêmes technologies dont le but était de nous faciliter la vie sont devenus indispensables dans notre vie quotidienne. Maintenant, nous ne pouvons plus nous séparer de notre smartphone et d’errer dans les réseaux sociaux même quand rien d’intéressant ne s’y produit. Certaines personnes en sont tellement dépendants qu’ils passent des heures devant leur téléphone et/ou sur leur smartphone. D’autres ne jurent que par telle ou telle app.
Pouvons-nous considérer les nouvelles technologies comme une forme d’esclavage moderne?
Le dictionnaire Larousse définit un esclave, comme étant “une personne de condition non libre, considérée comme un instrument économique pouvant être vendu ou acheté, et qui est sous la dépendance d’un maître” ou encore “une personne entièrement soumise à quelque chose”.

Une personne entièrement soumise à quelque chose, je pense que ça définit parfaitement notre relation actuelle avec la technologie. Et ce n’est pas fini. L’intelligence artificielle a pris sa place petit à petit dans notre vie. Un exemple: Siri à qui on peut « converser », qui peut « comprendre » et exécuter nos commandes, etc. On peut lui demander de nous lire les SMS ou e-mails que nous recevons à haute voix, d’envoyer des messages à telle ou telle personne de notre liste de contacts, de nous réveiller à 6 heures mercredi prochain, etc. Mais ça ne s’arrête pas là.
Facebook, Instagram ou encore Twitter et LinkedIn utilisent également l’intelligence artificielle pour nous suggérer des amis, des pages ou des articles qui pourraient nous intéresser. Ils affichent habituellement ces derniers en premier dans notre fil d’actualités. Dans le cas de Twitter et de LinkedIn, il est heureusement possible de changer les paramètres d’affichage, chose impossible avec Instagram. Donc, que nous les voulions ou non, nous sommes obligés d’accepter ceci pour pouvoir utiliser le réseau social.
En plus de cela s’ajoutent :
- les véhicules autonomes; ces voitures qui se conduisent toutes seules en utilisant des senseurs optiques fonctionnant comme l’oeil humain pour « voir », ou encore
- les robots qui sont capables de soutenir une conversation normale avec une personne et qui ont la faculté d’apprendre au fur et à mesure, mais en plus, qui ont une conscience et sont capables d' »éprouver des sentiments ».
L’ultime but de l’intelligence artificielle est de permettre à une machine de simuler l’intelligence humaine, donc de créer une machine qui pense. Pour ce faire, elle utilise des théories et des techniques mathématiques et informatiques et se base sur les réseaux de neurones humains. Mais on ne peut pas dire que l’homme soit une réussite en matière de création. Je ne peux m’empêcher de me demander comment ces machines pourront au final distinguer le bien du mal, par exemple, alors que l’être humain lui-même a du mal.
Ce que j’en pense?
Tous les scientifiques chantent les louanges de l’intelligence artificielle. Plusieurs articles chantent les louanges de l’intelligence artificielle appliquée à l’éducation, l’économie, l’astronomie, et même l’art et la poésie.
Elle a son utilité, je l’avoue. Mais avant de nous précipiter, tête baissée, dans son intégration dans tous les domaines et de s’extasier sur les résultats qui semblent prometteurs actuellement, il me semble nécessaire d’établir un semblant de contrôle. Une analogie, bien qu’extrême, est la pratique de la lobotomie pour les patients présentant des troubles mentaux. Considérée barbare aujourd’hui, cette méthode a bien été considérée comme innovante à l’époque. Ce n’est pas parce que c’est nouveau et que ça donne de bons résultats que c’est nécessairement bon.

Récemment, des chatbots créés par les chercheurs du Facebook Artificial Intelligence Research lab et destinés à la négociation, ont créés leur propre language. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que ces machines ne se rebellent, s’organisent entre eux pour créer le chaos en exploitant les faiblesses de nos systèmes informatiques, revendiquent des droits avant de nous réduire ensuite à l’esclavage, et on ne pourra rien faire pour protester. Ainsi, nous pourrons dire adieu à notre liberté et nous apprêter à vivre sous leur autorité pendant qu’ils se font des bitcoins à nos dépens. Nous serons ainsi devenus de vrais esclaves de cette technologie que nous avons nous-même créée.
Commentaires