Sophie

30 faits plus ou moins marquants de l’histoire du web (2ème partie)

Le World Wide Web fête ses 30 ans aujourd’hui. Trente ans, c’est toute une vie. Pour célébrer l’occasion, avec Lucrèce, nous vous proposons 30 petites choses à savoir sur le sujet. Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous recommande de retrouver 15 autres faits intéressants sur le blog de Lucrèce … après avoir lu le mien bien entendu.

CC BY 2.0 Flickr Frankieleon
  1.   YouTube a été créé par d’anciens employés de PayPal

Quand on regarde le succès de YouTube aujourd’hui, on a du mal à croire que le site d’hébergement de vidéos a seulement 14 ans. Le contenu vidéo est même devenu l’un des plus appréciés des internautes. À l’origine de cette création, trois anciens employés de PayPal, Chad Hurley, Steve Chen et Jawed Karim. La première vidéo est mise en ligne le 23 avril 2005. Google flaire la belle affaire et rachète YouTube en octobre 2006 pour la coquette somme de 1.65 milliard de dollars.

  1.   YouTube et le web 2.0

Grâce à YouTube, les internautes ont compris que consommer les contenus en ligne ne les empêchait pas d’en produire. L’évolution du web vers un concept interactif a été appelée web 2.0. Blogs, vlogs, wikis, services communautaires… l’utilisateur est devenu un acteur central du web dans les années 2000.

  1.   L’oiseau bleu prend son envol en 2006

Twitter nous a appris à communiquer de façon succincte en seulement 140 caractères, rallongés depuis à 280. Comparé aux autres réseaux sociaux, l’oiseau bleu est à la traîne en termes de rentabilité, mais twitter.com reste un acteur majeur du web.

  1.   Le premier téléphone capable de se connecter à internet était un Nokia

Je ne m’explique toujours pas pourquoi et comment Nokia a raté le virage des smartphones. D’autant plus que la marque finlandaise a été l’une des toutes premières à proposer l’ordiphone. Son modèle Nokia 9000 Communicator paru en 1996 était capable de se connecter sur internet et intégrait entre autres un navigateur web.

  1.   On est en 2008, les applications mobiles déclarent la guerre au web

En 2008, Steve Jobs annonce l’ouverture de l’App Store. Les applications mobiles sont un vrai succès quelques années plus tard. Quid du navigateur web et de la belle idée de tisser des liens ? Heureusement le web continue de s’améliorer avec notamment l’introduction du HTML 5 en 2010. Cela se traduit par des pages web beaucoup plus dynamiques qui rendent la navigation sur mobile encore plus intéressante. Les applications mobiles continuent toujours de nous cloisonner, mais le navigateur web demeure une des applications incontournables sur un téléphone portable.

  1.   Microsoft et Yahoo se sont associés pour « lutter » contre Google

Il faut l’avouer, il y a eu un avant et un après Google dans l’histoire du web. Avec son moteur de recherche et son navigateur, Google s’est imposé comme un acteur quasi incontournable du web. Une situation qui inquiète tout le monde, y compris les grands noms tels que Microsoft et Yahoo. Les deux géants du web ont uni leurs forces en 2010 pour essayer de concurrencer efficacement Google. Bing, le moteur de recherche développé par Microsoft est ainsi devenu le moteur de recherche de Yahoo. Près d’une décennie plus tard, Yahoo a été revendu à Verizon et on se souvient davantage de Bing comme du nom de Chandler dans Friends que d’un moteur de recherche. Quant à Google, heureusement pour nous les utilisateurs, tout ne lui réussit pas.

  1.   8 ans après sa création, le réseau social de Google est sur le point de fermer

Avec l’engouement suscité par les réseaux sociaux, c’est tout naturellement que Google a voulu sa part du gâteau. La firme de Mountain View propose en 2011 Google+ sa version du réseau social. Le nombre d’utilisateurs ne décollera jamais. La fermeture de G+ est annoncée pour le 2 avril 2019.

  1.   On attend toujours le projet de Justin Timberlake avec MySpace

C’est à croire qu’il n’y a que Zuck qui détient la recette magique pour promouvoir efficacement un réseau social. Après moult tentatives de survie, MySpace est vendu en juin 2011 à Specific media et Justin Timberlake. Ce dernier promet alors d’en faire « une plate-forme de média communautaire pour unir les artistes et les fans ».

  1.   En 2014, la barre du milliard de sites web en ligne est franchie

Contrairement à il y a 30 ans, c’est beaucoup plus facile désormais de créer et de mettre en ligne un site web. La barre symbolique du milliard de sites sur la toile a été atteinte en 2014. Et ce chiffre continue de croître.

  1.   Edward Snowden secoue le monde entier en révélant l’existence d’un programme de surveillance mondial

En juin 2013, les révélations d’Edward Snowden font l’effet d’une bombe dans le monde entier. La NSA dispose d’un accès privilégié aux données personnelles recueillies par Google, Facebook, YouTube, Microsoft, Yahoo!, Skype, AOL et Apple. Depuis la question de la protection des données personnelles est au centre de tous les débats. Cela dit, on est loin d’avoir une solution satisfaisante.

  1.   Tim Berners-Lee milite toujours pour que le web reste un outil libre

L’informaticien britannique garde toujours un œil sur l’œuvre de sa vie. Il en déplore plusieurs aspects dans sa version actuelle. Dans sa lettre ouverte à l’occasion du 28e anniversaire du web, Tim Berners-Lee dénonce notamment les fake news, la publicité politique et l’usage abusif des données personnelles. Depuis 2008, il œuvre au sein de la fondation World Wide Web pour un internet ouvert à tous.

Conférence « Le Web, un outil pour le développement? », Université de Genève (2011) – De gauche à droite: Alberto Ibargüen, Fondation Knight; moi-même et Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web. (c) @sophiebbella
  1.   Il y a le « clear web » et le « deep web »

Les sites affichés par les moteurs de recherche sont ceux indexés. Ils représenteraient une infime partie du web. C’est ce que l’on appelle le web référencé ou clear web. Le reste est constitué de sites volontairement non indexés ou mal indexés. Cet ensemble compose le web profond ou deep web. C’est dans cette catégorie qu’on retrouve le dark web que je vous recommande vivement de ne pas chercher à découvrir.

  1.   Le bitcoin a été créé en 2009

La cryptomonnaie suscite de plus en plus d’intérêt ces dernières années. Mais malgré le vif intérêt du public, le bitcoin conserve tous ses mystères. Son fondateur connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto demeure encore inconnu. Une chose est sure, on n’a pas fini d’entendre parler de la monnaie qu’on qualifie désormais d’or numérique.

  1.   Le tout premier navigateur a été recréé à l’occasion des 30 ans du web

Pour fêter dignement les 30 ans du web, à l’initiative du CERN, des développeurs ont recréé le tout premier navigateur de l’histoire, le WorldWideWeb. Son utilisation est une expérience unique. C’est comme revenir au village après avoir vécu 30 ans en ville, un véritable choc. Après ça, pas sûr que vous puissiez encore vous plaindre des piètres performances d’Internet Explorer.

  1.   Que nous réserve le web 3.0 ?

Avec autant de rebondissements en 30 ans, on a bien l’impression d’avoir déjà tout vu. Mais dans cet univers où tout va si vite, rien n’est moins sûr ! Certains utilisent désormais le thème web 3.0 pour désigner la prochaine étape du développement du World Wide Web. Quels vont être les contours de cette évolution ? Réponse à venir dans les prochaines années.


#Mondochallenge : Dix solutions pour plus d’égalité entre femmes et hommes


S’il y a un proverbe dans la langue Malagasy (langue parlée à Madagascar) que je n’aime pas du tout c’est bien: “Fanaka malemy ny vehivahy”. Ceci signifie que la femme est un meuble fragile. On nous l’enseigne à l’école dès notre plus jeune âge. Il peut faire même l’objet d’une dissertation. On acquiert alors cette notion d’inégalité très tôt. Pour pouvoir alors arriver à un certain semblant d’égalité entre femmes et hommes, il faudrait changer les bases même de la société dans laquelle nous vivons actuellement. Le chemin est encore long je pense, ce qui ne m’empêche pas de proposer dix solutions pour nous rapprocher de cette égalité des genres.

1) Éduquer ses enfants pour qu’ils deviennent des adultes responsables  

Petit à petit, l’oiseau fait son nid comme on dit. Les changements doivent donc commencer dans chaque foyer. Il faudrait, en particulier, modifier la façon dont les enfants sont élevés. Les parents et les enseignants ont tendance à traiter les enfants différemment selon leur genre. D’un côté, on pardonne plus facilement les bêtises du petit garçon car “c’est un garçon”, mais d’un autre côté, on est plus sévère envers les filles. Une fille ne doit pas agir comme-ci, une fille ne doit pas parler comme ça… Et surtout, on octroie aux garçons plus de liberté mais on leur apprend qu’un garçon doit être “fort” et ne jamais montrer de signes de vulnérabilité, car la vulnérabilité et la faiblesse, “c’est pour les filles”.

On devrait plutôt leur apprendre à être respectueux envers tout le monde car tout le monde est égal. Il faudrait aussi leur faire comprendre ce qu’est la responsabilité et à assumer les conséquences de leurs actes. Ce n’est pas parce que tu es un garçon que tu peux (mal) agir impunément.

2) Apprendre aux filles surtout: qui aime bien ne châtie pas

La violence n’est en aucun cas un signe d’affection dans un couple. C’est pourtant ce qu’on fait croire aux femmes dès le plus âge: « qui aime bien châtie bien », disent-ils. On éviterait bien des maux si on commençait par leur apprendre que rien n’excuse la violence.

3) Apprendre aux jeunes filles à être indépendantes

Les hommes ne sont pas là pour subvenir à leurs besoins matériels. Elles ne sont pas des demoiselles en détresse. Quand on veut quelque chose, on travaille pour l’avoir.

4) Apprendre aux garçons à être aussi indépendants

Les tâches ménagères ne sont pas « faites pour les filles ». Tout le monde porte bien des vêtements, tout le monde a besoin de manger et tout le monde vit à la maison. Par quelle logique donc se fait-il que lorsqu’il faut cuisiner ou nettoyer, ça devient exclusivement l’affaire des femmes et des filles?

Beaucoup de garçons sont habitués à ce que leur mère et/ou leurs sœurs leur préparent à manger et nettoient après eux. Une fois mariés, ces tâches vont incomber à leur femme ensuite. Dans une société où la femme aussi bien que l’homme travaille pour subvenir aux besoins de la famille, de telles pratiques sont pour le moins… archaïques.

5) Les médias sont un puissant outil, qu’on l’utilise à bon escient

Les chansons populaires, les films et les dessins animés sont des moyens puissants pour délivrer des messages. La plupart du temps cependant, les femmes y sont représentées comme des petits êtres sans défense jusqu’à ce qu’un « prince » vienne les sauver. Les enfants passent beaucoup de temps devant la télé, et ce genre de message influe sur leur manière de penser plus tard!

On devrait plutôt délivrer des messages du genre « aide-toi, le ciel t’aidera ».

6) Une réforme dans le sens qu’on donne aux noms féminins

Une chanson m’a bien marquée étant plus jeune âge. Elle présente en effet l’énorme différence qu’il y a entre le sens d’un nom masculin et celui de son équivalent féminin. Je laisse la vidéo expliquer.

7) Les femmes ne sont pas des objets et les hommes n’ont aucun droit de propriété sur elles

8) Les hommes devraient participer également à l’éducation de leurs enfants

S’occuper des enfants n’est pas seulement l’affaire des mamans.

9) Il n’y a pas de cursus ni de métier exclusivement réservé à un genre ou à un autre

Le seul critère qui doit compter dans le choix d’une filière d’études ou d’un travail devrait être les compétences de la personne. On devrait arrêter de faire croire que le domaine scientifique est réservé, tandis que les femmes devraient choisir des filières littéraires. Que chacun soit libre de choisir ce qu’il veut faire dans la vie car sans ces préjugés, à la base, tout le monde a les mêmes chances de réussir.

10) À qualifications égales, rémunération égale

Toute peine mérite salaire. Je trouve aberrant le fait de baser les salaires sur le genre d’une personne, au lieu de ses aptitudes.

La notion d’inégalité entre les femmes et les hommes est profondément ancrée dans chacun de nous. Le degré dépend de chaque personne. Pour arriver à un point où l’on peut dire qu’il y a effectivement égalité entre les deux genres, chacun doit y mettre du sien. Pourquoi donc ne pas commencer par ce petit top 10?




« Amia rano ! » (Donnez-nous de l’eau !)

A quelques jours de l’élection présidentielle à Madagascar, contrairement à mes anticipations, aucun de ces nombreux candidats n’a promis de régler la situation de l’eau dans la ville de Diégo.

C’est peut-être mieux ainsi car au moins on sait ce qui nous attend au lieu d’espérer la réalisation des promesses, comme celle de la résolution des délestages qui, jusqu’à ce jour, un mandat présidentiel plus tard, subsistent toujours.

Bien que l’envie me prend d’écrire (encore une fois) à ce propos, tel n’est pas le sujet de mon billet aujourd’hui. Aujourd’hui je veux seulement parler de l’eau. L’eau, source de vie, qui manque cruellement à Diégo depuis des années. Étonnamment, personne n’en parle : ni le gouvernement, encore moins la JIRAMA (la compagnie qui gère l’approvisionnement en eau et électricité de Madagascar). Cette dernière retrouve pourtant la voix pour annoncer une hausse de 800% du coût de l’eau, qu’elle a ensuite démentie. La population ignore même les raisons de toutes ces coupures. Les spéculations vont bon train mais personne n’ose se plaindre par peur de représailles.

Image par Rony Michaud, via Pixabay.

Le problème ne fait qu’empirer

Il y a un quelques années, j’avais écrit (ici et ici) sur les problèmes d’accès à l’eau dans ma ville. A l’époque, il fallait veiller tard chaque jour dans la nuit pour pouvoir recueillir l’eau. Actuellement, les coupures peuvent durer jusqu’à plusieurs jours. L’OMS dit que chaque personne a besoin d’au minimum de 20 litres d’eau potable par jour et ne doit pas marcher plus de 15 minutes pour se les procurer.

Bidons jaunes
File de bidons à la fontaine publique. Image prise par moi-même.

Je peux dire qu’en ce moment, on est bien loin du compte. Il va sans dire que tout ceci rend la vie quotidienne déjà dure encore plus difficile. En plus des autres tâches qu’ils doivent effectuer, les gens doivent également passer encore plus de temps à la recherche de l’eau. La quête de l’eau est en train de devenir un travail à plein temps. Et je ne vais même pas parler de la salubrité de cette eau, sachant que la plupart du temps, elle ressemble plus à de l’eau boueuse, spécialement pendant la saison des pluies.

Mes questions pour la JIRAMA et les autorités …

La population mérite de savoir :

  • Pourquoi doit-elle souffrir autant rien que pour avoir seulement un peu d’eau ?
  • Si problème il y a (évidemment qu’il y a un problème quelque part), qu’est-ce qui est en train de se faire pour les résoudre ?
  • Et le plus important, quand est-ce qu’on pourra enfin avoir de l’eau, de préférence potable, tous les jours ? Plus précisément, quand est-ce que ces coupures d’eau vont enfin cesser ?

Comme le chante si bien ce cher Jaojoby, « Amia rano! Zahay mila rano ! » (Donnez-nous de l’eau! On veut de l’eau!)

 


La paix dans le monde, que des paroles en l’air #Mondochallenge

On entend parler de paix tous les jours : dans les médias on parle de paix entre tel et tel pays ; à l’église, on partage la paix du Christ avec ses voisins ; quand une personne meurt, tout le monde souhaite que son âme repose en paix… Il y a même une catégorie du prix Nobel pour la paix. De plus, il y a des journées qui lui sont entièrement consacrées. La journée mondiale de la paix est célébrée le 1er janvier de chaque année. Cette journée a été établie par l’église catholique romaine en 1968 pour favoriser la paix dans le monde. La journée internationale de la paix, quant à elle, a été créée en 1981 par l’Organisation des Nations Unies et est observée de 21 septembre. Elle est également dédiée à la paix, comme son nom l’indique, et plus particulièrement à l’absence de guerre. La journée internationale doit se manifester par un cessez-le-feu dans les zones de combat.

Mais est-ce suffisant d’en parler à tout bout de champ et de lui dédier des journées pour effectivement instaurer la paix dans toutes les nations ?

Mais qu’est-ce que c’est que la paix exactement ?

Wikipédia définit la paix comme étant « un concept qui désigne un état de calme ou de tranquillité ainsi que l’absence de perturbation, de trouble, de guerre et de conflit. Elle correspond aussi à un idéal social et politique ». Elle est généralement symbolisée par une colombe.

Par Elembis — https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1573077

Donc, pour commencer, on peut dire qu’on est loin de vivre en paix où que l’on soit : attaques terroristes, guerres entre religions, attaques à l’arme blanche, kidnapping et viols de femmes et d’enfants, et la liste est longue. Toutes les occasions semblent être bonnes pour faire du mal à son prochain.

Mais mon billet va plutôt se focaliser sur les puissances mondiales et l’arme nucléaire. Donc, pour répondre à la question que j’ai posée plus haut, je ne pense pas qu’instaurer des journées pour « sensibiliser » les gens sur la paix soit efficace. Je pense plutôt que l’action compte plus que les paroles. Les discours sont les mêmes partout, « instaurer la paix dans le monde ». Si toutes les nations aspiraient vraiment à vivre en paix avec leurs voisins, pourquoi est-ce que les grands de ce monde s’acharnent encore à produire et exporter des armes de destruction massives vers les pays en guerre, pourquoi continuent-elles à financer des recherches pour trouver des armes encore plus mortelles, à poster des bateaux de guerre au large des côtes partout dans le monde ?

Je me demande quelle est vraiment l’utilité de l’ONU dans le cadre du maintien de la paix. Sur son site web, on peut lire: « De par son statut unique à l’échelon international et les pouvoirs que lui confère sa Charte fondatrice, l’Organisation peut prendre des mesures pour résoudre un grand nombre de problèmes auxquels est confrontée l’humanité au 21ème siècle, telles que la paix et la sécurité, … « . Je peux me tromper mais je ne me souviens pas d’une fois où cette organisation a pu empêcher une guerre d’avoir lieu, ou qu’elle ait pu proposer une solution satisfaisante pour toutes les parties dans la résolution d’un conflit. On croule pourtant sous les traités que certains refusent de signer et ce ne sont pas les réunions et rencontres dans leurs sièges qui manquent.

Il y a quelques mois par exemple, l’ONU a adopté un traité bannissant l’arme atomique ; traité que la majorité des pays possédant l’arme nucléaire a refusé de signer. Pourtant je doute fort que des sanctions tomberont sur eux pour cet « affront ».

La France, le Royaume Uni et les Etats-Unis ont même fait une déclaration commune sur la raison de leur refus de signer un tel traité. Le fait qu’ils refusent ne m’étonne pas tant que ça, ces trois pays sont dans le top 5 des pays qui possèdent le plus de puissance nucléaire. Donc, selon eux, le fait qu’ils possèdent l’arme nucléaire a permis de préserver la paix dans le monde depuis 70 ans, et va continuer de le faire. La logique de leur raisonnement m’échappe complètement, ou peut-être faut-il croire que l’équilibre de la terreur équivaut à la paix ?

Ceci étant dit, Madagascar a signé… Et je ne peux m’empêcher de me demander quel message sommes nous censé envoyer avec ça ? « Ecoutez tout le monde, nous promettons de procéder au démantèlement de tout notre arsenal et de ne plus jamais utiliser toutes ces armes nucléaires que nous ne possédons pas » ?

Donc pourquoi parler de paix ?

Je trouve qu’il y a beaucoup d’hypocrisie, notamment de la part des pays dotés de l’arme nucléaire, à commencer par ce traité sur la non-prolifération des armes nucléaires dont le principe consiste à interdire à des pays non dotés d’armes nucléaires de fabriquer et de se procurer l’arme nucléaire, et aux pays qui en sont dotés de refuser d’aider un autre pays à en acquérir (tout en refusant de se débarrasser de la leur). En gros, « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais » ? Donc, pour moi, toutes ces histoires de processus de paix, maintien de la paix, etc. ne sont que des paroles en l’air.

 Que pouvons-nous faire alors ?

Puisque ce n’est pas demain la veille que la fabrication d’armes mortelles cessera, une solution serait de favoriser l’écoute et l’effort de compréhension du point de vue de l’autre, et d’apprendre à pardonner. C’est en tout cas l’idée de Jo Berry qui proclame le désarmement par l’empathie.

D’un autre côté, les bouddhistes pensent que la colère et d’autres états d’esprit négatifs sont la cause des guerres et des combats, et propose de cultiver des émotions positives telles que l’amour et la compassion pour vivre en paix. D’ailleurs, il a été prouvé scientifiquement que la méditation collective a permis de réduire la guerre et de progresser en direction de la paix dans les années 80 au Moyen Orient. Selon eux, plus il y a de participants, plus la probabilité de la résolution du conflit est élevée.

Donc, peace mes amis !


#Mondochallenge : L’homme: maître ou esclave de la technologie?

Quand on parle d’esclavage moderne, plusieurs sujets me viennent instinctivement à l’esprit: le trafic humain, surtout des enfants et des femmes à des fins d’exploitation domestique ou sexuelle ou encore pour prélèvement illicite d’organes. 45.8 millions de personnes ont été victimes de trafic humains en 2016 selon les chiffres du Walk Free Foundation. Mais bien que ce sujet me tienne particulièrement à coeur, j’ai plutôt décidé de parler d’une autre forme d’esclavage qui, actuellement, touche beaucoup plus de personnes et va continuer à en toucher : il s’agit des nouvelles technologies, principalement celles de l’information et de la communication.

Les chiffres de l’Union Internationale des Télécommunications suggèrent qu’il y a presque autant d’abonnés mobiles que d’habitants dans le monde. Environ 40% de cette population a accès à Internet, soit un peu plus de 3 milliards de personnes.

Indicateurs de télécommunications/TIC dans le monde
Indicateurs de télécommunications/TIC dans le monde, année 2016. Source: ITU

Le but premier des nouvelles technologies est de nous assister et de faciliter notre quotidien. Il est par exemple possible et plus facile maintenant:

  • de rester connectés avec ses proches malgré la distance grâce aux réseaux sociaux,
  • d’aller d’un point A à un point B sans se perdre en utilisation les applications de géolocalisation telles que Google Maps,
  • d’organiser efficacement ses journées grâce aux applications de productivité,
  • et plus encore.

Quelques années plus tard, cependant, ces mêmes technologies dont le but était de nous faciliter la vie sont devenus indispensables dans notre vie quotidienne. Maintenant, nous ne pouvons plus nous séparer de notre smartphone et d’errer dans les réseaux sociaux même quand rien d’intéressant ne s’y produit. Certaines personnes en sont tellement dépendants qu’ils passent des heures devant leur téléphone et/ou sur leur smartphone. D’autres ne jurent que par telle ou telle app.

Pouvons-nous considérer les nouvelles technologies comme une forme d’esclavage moderne?

Le dictionnaire Larousse définit un esclave, comme étant “une personne de condition non libre, considérée comme un instrument économique pouvant être vendu ou acheté, et qui est sous la dépendance d’un maître” ou encore “une personne entièrement soumise à quelque chose”.

Source: https://www.parhlo.com/addiction-to-technology/

Une personne entièrement soumise à quelque chose, je pense que ça définit parfaitement notre relation actuelle avec la technologie. Et ce n’est pas fini. L’intelligence artificielle a pris sa place petit à petit dans notre vie. Un exemple: Siri à qui on peut « converser », qui peut « comprendre » et exécuter nos commandes, etc. On peut lui demander de nous lire les SMS ou e-mails que nous recevons à haute voix, d’envoyer des messages à telle ou telle personne de notre liste de contacts, de nous réveiller à 6 heures mercredi prochain, etc. Mais ça ne s’arrête pas là.

Facebook, Instagram ou encore Twitter et LinkedIn utilisent également l’intelligence artificielle pour nous suggérer des amis, des pages ou des articles qui pourraient nous intéresser. Ils affichent habituellement ces derniers en premier dans notre fil d’actualités. Dans le cas de Twitter et de LinkedIn, il est heureusement possible de changer les paramètres d’affichage, chose impossible avec Instagram. Donc, que nous les voulions ou non, nous sommes obligés d’accepter ceci pour pouvoir utiliser le réseau social.

En plus de cela s’ajoutent :

  • les véhicules autonomes; ces voitures qui se conduisent toutes seules en utilisant des senseurs optiques fonctionnant comme l’oeil humain pour « voir », ou encore
  • les robots qui sont capables de soutenir une conversation normale avec une personne et qui ont la faculté d’apprendre au fur et à mesure, mais en plus, qui ont une conscience et sont capables d' »éprouver des sentiments ». 

L’ultime but de l’intelligence artificielle est de permettre à une machine de simuler l’intelligence humaine, donc de créer une machine qui pense. Pour ce faire, elle utilise des théories et des techniques mathématiques et informatiques et se base sur les réseaux de neurones humains. Mais on ne peut pas dire que l’homme soit une réussite en matière de création. Je ne peux m’empêcher de me demander comment ces machines pourront au final distinguer le bien du mal, par exemple, alors que l’être humain lui-même a du mal.

Ce que j’en pense?

Tous les scientifiques chantent les louanges de l’intelligence artificielle. Plusieurs articles chantent les louanges de l’intelligence artificielle appliquée à l’éducation, l’économie, l’astronomie, et même l’art et la poésie.

Elle a son utilité, je l’avoue. Mais avant de nous précipiter, tête baissée, dans son intégration dans tous les domaines et de s’extasier sur les résultats qui semblent prometteurs actuellement, il me semble nécessaire d’établir un semblant de contrôle. Une analogie, bien qu’extrême, est la pratique de la lobotomie pour les patients présentant des troubles mentaux. Considérée barbare aujourd’hui, cette méthode a bien été considérée comme innovante à l’époque. Ce n’est pas parce que c’est nouveau et que ça donne de bons résultats que c’est nécessairement bon.

Source: Pinterest

Récemment, des chatbots créés par les chercheurs du Facebook Artificial Intelligence Research lab et destinés à la négociation, ont créés leur propre language. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que ces machines ne se rebellent, s’organisent entre eux pour créer le chaos en exploitant les faiblesses de nos systèmes informatiques, revendiquent des droits avant de nous réduire ensuite à l’esclavage, et on ne pourra rien faire pour protester. Ainsi, nous pourrons dire adieu à notre liberté et nous apprêter à vivre sous leur autorité pendant qu’ils se font des bitcoins à nos dépens. Nous serons ainsi devenus de vrais esclaves de cette technologie que nous avons nous-même créée.

 


Réforme de l’éducation nationale Malagasy

L’éducation est la clé du développement. Cependant, mis à part un faible taux de scolarisation à Madagascar, le peu des jeunes qui ont accès à l’éducation ne s’en sortent pas si bien que ça si on en croit la baisse constante du taux de réussite aux examens officiels. Je pense qu’une réforme de l’éducation nationale malagasy est nécessaire.

J’ai beaucoup réfléchi sur la question dernièrement, et selon moi le problème doit être traité à la source, c’est à dire, l’éducation de base. La majorité des échecs scolaires semblent avoir pour cause l’incompréhension de la langue dans laquelle l’enseignement se fait, donc, le français.

Enseignement en langue malagasy dans les classes primaires et secondaires

Je ne veux pas dire par là qu’il faudrait nous enfermer sur nous-même et oublier le monde extérieur, bien au contraire. Mais le fait est que rien ne vaut sa langue maternelle pour exprimer parfaitement et sans malentendu ce que l’on souhaite vraiment.

Une école primaire à Madagascar – Source: https://www.ordiecole.com/

Dans le cas de Madagascar, ce ne sera pas la première fois. Dans son Livre Rouge connu encore sous le nom de Boky Mena ou Charte de la révolution socialiste malagasy dans les années 70, Didier Ratsiraka préconise la malgachisation de l’enseignement.

Cette idéologie fût un cuisant échec, mais l’idée ici serait d’apprendre des erreurs passées et d’agir plus intelligemment. Leur principale erreur était le rejet de tout ce qui était extérieur, donc la négligence des autres langues et le renfermement sur soi.

Mon idée serait donc d’enseigner exclusivement en langue Malagasy en préscolaire et dans les classes primaires. Ceci permettra aux petits écoliers de maîtriser parfaitement leur langue maternelle avant de s’aventurer vers les autres langues. Ceci placera l’étude des autres langues à partir du secondaire du premier ou du second cycle.

Certains vont probablement penser que j’ai perdu la raison. Mais prenons l’exemple des pays développés comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou encore le Japon. L’éducation se fait dans leur propre langue, ce qui ne les empêche pas d’être ouverts vers l’extérieur. Les pays anglophones sont bien entendus avantagés, la langue anglaise étant internationale mais les autres s’en sortent tout aussi bien.

La question qui va se poser sera donc : comment les étudiants qui souhaitent étudier dans un autre pays vont faire ? Et la réponse est simple. Premièrement, ce n’est pas pour rien que le métier de traducteur existe. Et d’une autre part, la plupart des universités étrangères demandent une description du système éducatif du pays d’origine du candidat afin de pouvoir établir une équivalence. Donc, aucun problème ne subsiste de ce côté.

Adapter l’enseignement des sciences de la vie et de la terre à la grande île

Madagascar regorge de plantes et d’animaux endémiques. Un grand nombre de ces plantes a des vertus thérapeutiques. Malheureusement, dans les cours de science de la vie et de la terre, on apprend beaucoup de choses, mais principalement sur des plantes que l’on risque de ne jamais voir de sa vie, car poussant dans d’autres contrées. Charité bien ordonnée commence par soi-même, disait le dicton ; je suggère donc de favoriser l’étude approfondie de la faune et de la flore locale, de tout ce qui touche à l’agriculture, la pêche et les énergies renouvelables, et bien entendu de la conservation et protection de l’environnement.

En plus de tout ceci, des cours sur le commerce et l’entrepreneuriat ne seront pas de trop.

Vanille de Madagascar – Source: Midi Madagascar

Approfondir l’enseignement de l’histoire de Madagascar, les us et coutumes

Par la même occasion, l’enseignement devrait intégrer les us et coutumes de chaque région du pays. Ceci peut s’avérer difficile étant donné que les documentations sont très rares sur le sujet, mais pas impossible. De plus, il y a toujours les histoires que les «anciens» ont transmises oralement de père en fils depuis des générations. Il serait peut être temps de mettre tout cela par écrit pour les générations futures.

Le Fitampoa, pratiqué par des Sakalava – Source: https://gasikar-histo.e-monsite.com/

Pour ce qui est de l’histoire du pays, la littérature la raconte principalement du point de vue des colonisateurs avant l’indépendance du pays. Il serait intéressant de connaître également le point de vue des principaux concernés.

Education civique dès les petites classes pour cultiver un semblant de sentiment de patriotisme

L’enseignement de l’éducation civique semble avoir été négligée ces dernières années. Je pense qu’il est largement temps de le ré-inclure dans le programme. Il est important que les citoyens connaissent leurs droits et devoirs envers la nation.

Election Madagascar
Décompte des voix lors d’une élection municipale à Madagascar – Source: RFI Afrique

Et finalement, il serait peut être temps d’arrêter d’utiliser les étudiants comme armes politiques. Ces quelques points me paraissent suffisants pour commencer. On verra bien ce que les résultats vont donner.


Pas d’électricité, pas d’eau et aucune sécurité. What’s next ?

Il y a quelques temps, j’écrivais sur les problèmes que subissent les habitants de Diégo, au Nord de Madagascar : coupures d’eau en plus du délestage . Etonnamment, aucun média ne s’est fait l’écho du sujet jusqu’à ce que la capitale, Antananarivo, ne soit également victime de ces disfonctionnements.

Encore plus étonnant, la facture est toujours aussi élevée et les techniciens de la Jirama (compagnie nationale d’eau et d’électricité de Madagascar) s’empressent de « couper » l’accès à l’électricité et à l’eau à ceux qui par malheur ont un petit retard de paiement. Empressement quasiment absent lorsqu’il s’agit d’effectuer des opérations de maintenance ou de réparation.

Selon mes sources, la Jirama ne trouve aucune solution au délestage (principalement dans la région centrale de l’île). Selon la Jirama, cela est dû  à la sècheresse des barrages d’Andekaleka et de Mandraka, il y a un manque de pression dans les pompes.

Pour limiter la fréquence des délestages, elle n’a rien trouvé de mieux que de demander la modique somme de 900 milliards d’Ariary (soit près de 267 millions d’Euros) à l’Etat, rien que pour l’année courante. Demande que je trouve scandaleuse sachant qu’une grande partie de cet argent va disparaître on ne sait où… Le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, estime que seule 39% de l’électricité produite par la compagnie est commercialisée, 35% est perdue (dont 20% de perte inexpliquée). Pertes qui coûteraient 20 milliards d’Ariary par mois.

En réponse, l’Etat a trouvé une solution. Une solution qui résoudrait probablement les problèmes actuels : faire tomber des têtes à la Jirama  et les remplacer par d’autres qui seraient sans doute plus au courant des rituels efficaces pour faire tomber la pluie et remplir toutes les rivières et barrages asséchés.

La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. – Albert Einstein.

Bon nombre de citoyens mécontents ne cessent de rappeler au Président de la République – vidéo à l’appui – qu’il avait promis de résoudre ces problèmes au plus tard trois mois après sa prise de fonction. Il avait même plaisanté sur le fait que ça n’allait quand même pas durer trois années ! Pourtant, cela fait plus de trois ans et la situation a empiré.

J’ai moi-même eu l’occasion de demander directement à la personne responsable du compte Twitter de la Présidence quelques éclaircissements sur le sujet :

Jusqu’à présent, on ne constate aucune amélioration, bien au contraire. La population continue de vivre sans électricité, sans eau, et pour couronner le tout, dans l’insécurité. Si quelques années plus tôt, il fallait attendre 22 heures le soir pour que l’eau atteigne les robinets dans les maisons, à l’heure actuelle, il faut attendre jusqu’à plus de minuit et parfois toute la nuit. Avec l’insécurité qui sévit dans la ville, il n’est pas raisonnable pour les personnes qui doivent aller chercher l’eau à la fontaine publique de s’aventurer dehors à cette heure tardive de la nuit.

Fontaine publique
Fontaine publique, avec des jerricans qui n’attendent qu’à être remplis.

Après avoir passé une nuit blanche à recueillir de l’eau pour le jour suivant, la population doit se lever et vaquer à ses occupations quotidiennes, gagner sa vie, comme si de rien n’était… Et je vous épargne les problèmes d’eau boueuse dès qu’il a y un peu de pluie.

Tout ceci ne peut pas continuer. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et mettre en place des solutions durables pour l’ensemble de la population dans les plus brefs délais. Jusqu’à quand le peuple malagasy va-t-il continuer à vivre ainsi ? La lutte contre le délestage fera-t-elle encore l’objet de promesses à la population pour se faire réélire aux prochaines élections ? J’espère seulement que la population ne se laissera pas duper une fois de plus.

Nous avons du vent et du soleil à revendre. Pourquoi persister à utiliser de l’argent pour redresser l’échec total qu’est la Jirama, alors que cet argent pourrait servir à mettre en place des solutions pérennes ? Les idées ne manquent pas pour trouver des solutions. Un jeune malgache a d’ailleurs remporté le prix du public pour le concours  Startup Of The Year Africa 2017 avec Mahazava, un kit solaire à moindre prix pour éclairer la maison et charger des appareils électroniques.

 

 


Tarifs en hausse chez Orange Madagascar

Facebook est le réseau social le plus utilisé à Madagascar, avec une proportion de 96.67% des utilisateurs de réseaux sociaux. Pour satisfaire la demande, l’opérateur de téléphonie mobile Orange Madagascar a mis en place un forfait appelé Akama permettant à ses clients de se connecter à Facebook. A l’origine, ce forfait permettait d’accéder au réseau social pendant un mois pour la modique somme de 500 Ar. Vers le milieu du premier semestre de l’année 2015, la durée du forfait a été réduite à une semaine pour le même montant, avec en plus 90 minutes d’appel vers des numéros utilisant le même forfait.
La semaine dernière, cependant, alors que les autres opérateurs du pays s’efforcent d’offrir une connexion gratuite à Facebook, Orange a décidé d’augmenter ses tarifs. Et le comble c’est qu’apparemment, il ne s’est pas donné la peine de notifier ses clients à l’avance. La plupart d’entre eux a été désagréablement surpris en ne le découvrant que lorsqu’ils ont voulu renouveller leur abonnement.

 

Les clients mécontents n’ont pas tardé de le faire savoir sur la page Facebook d’Orange. La compagnie a quand même pris la peine de répondre à quelques unes des plaintes, réponses se résumant en gros à :

  • Le client doit disposer d’un crédit minimum de 500 Ar pour pouvoir accéder « gratuitement » à Facebook, notamment le fil d’actualité, Messenger et d’ « autres sites gratuits » sans pour autant préciser quels sont ces sites gratuits. Si le client souhaite voir les photos, il lui faudra souscrire à l’un des nouveaux forfaits proposés. Cette affirmation m’a fait questionner ma compréhension du mot « gratuit » car pour moi, gratuit signifie rien à payer, zéro, nada.
  • Si le client souhaite de plus amples informations ou vérifier l’état de son abonnement, il lui suffit d’envoyer un message privé sur leur page en précisant leur numéro de téléphone. Euh … vraiment ? Je me souviens que vers la fin de l’année dernière, j’ai eu un problème précisémment avec mon forfait Akama et que je le leur ai fait part par message privé ; deux jours plus tard je me suis fait bloquée de leur messagerie et je n’avais plus accès à Facebook Akama. Le problème était qu’ils avaient déduit sur mon crédit de communication le coût d’un appel qui était censé être gratuit. Je ne me suis pas donnée la peine d’appeler le service client puisque c’était un service payant, et étant donné le service médiocre, l’appel risquait d’être coupé avant même que l’on ait pu parler à un opérateur.

Orange Madagascar semble fixer ses tarifs comme bon lui semble, et à mon avis, il y a trois solutions :

Rester et se taire
Une première solution serait de rester chez Orange, pour le meilleur et pour le pire. De toute façon, les Malagasy ont l’habitude de subir les injustices, trop occupés à survivre.

Se révolter et faire changer les choses
Au Sénégal, il y a eu trois journées – le 1er octobre 2015, le 12 novembre 2015 et le 25 février 2016 durant lesquelles – de boycott d’Orange. Les sénégalais ont protesté contre les tarifs exorbitants et la qualité médiocre des services. Durant ces journées, les manifestants s’étaient abstenus d’effectuer des recharges, d’appeler, d’envoyer des SMS, etc.
Au début du mois de Décembre 2015, c’est au tour des Maliens d’organisé une journée de boycott d’Orange.


https://twitter.com/patricktiess/status/671531502736416769
On pourrait peut être prendre exemple sur eux, en espérant que cela fasse changer un peu les choses.

 

Changer d’opérateur tout simplement
Ou on peut tout simplement changer d’opérateur, comme cet ami guinéen qui a eu sa dose et a décidé d’enterrer carrément sa carte SIM Orange.


Pokémon Go, puis quoi encore ?

Pokémon Go par-ci, Pokémon Go par-là, je ne comprends pas toute cette excitation autour du jeu. La première fois que j’en ai entendu parler, c’était quelques jours seulement avant sa sortie officielle, lorsque des youtubeurs français s’étaient lamentés de n’avoir pas été invités à une convention de jeux vidéos où l’application allait être présentée.

 

Source: youtube.com
Source: youtube.com

Je n’ai pas vraiment cherché à savoir ce que c’était jusqu’à ce que, quelques jours plus tard, ma timeline sur Twitter en fût envahie : Pokémon Go ci, Pokémon Go ça … à tel point que je me suis demandée s’il ne serait pas mieux que je reste loin des réseaux sociaux pendant un moment, le temps que ça se calme.

Pokémon Go, c’est quoi ?

Bien sûr, je connais Pikachu le Pokémon, mais ça s’arrête là. Donc, qu’est-ce que c’est que ce Pokémon Go ?

C’est un jeu de réalité augmentée. La réalité augmentée permet de voir en temps réel un environnement physique réel auquel est ajouté des éléments (sonores, vidéos, graphiques ou données GPS) générés par un ordinateur. Il se différentie de la réalité virtuelle par le fait que dans ce dernier, l’environnement est entièrement simulé.

Le but du jeu est de récupérer des petits monstres. L’application utilise le GPS de l’appareil pour notifier l’utilisateur quand ce dernier se trouve à proximité d’un ‘petit monstre’, tout en activant l’appareil photo. Ceci peut se faire  n’importe où et n’importe quand. Elle est téléchargeable sur iOS et Android.

Le jeu a été lancé en Australie et en Nouvelle-Zélande le 5 Juillet, aux Etats-Unis le 6 Juillet, et au Canada le 17 Juillet. Sa sortie en France, prévue le 15 Juillet, a été reportée suite aux attentats à Nice. En seulement quelques jours, les téléchargements dépassent largement ceux des applications de réseaux sociaux populaires tels que Facebook, Snapchat, Twitter ou encore Whatsapp.

De nombreux incidents depuis sa sortie

Aux Etats-Unis, on recence plusieurs cas :

En Australie, un poste de police a été envahi par des joueurs car c’était un Pokespot. La police a dû publier un communiqué sur Facebook pour les informer qu’ils n’ont aucun besoin de s’introduire dans le poste de police pour récupérer leurs monstres, et de rester vigilant surtout au moment de traverser les rues. Même histoire en Turquie, mais cette fois dans une mosquée.

Comme en toute chose, il y a bien évidemment les extrêmistes, comme ce néo-zélandais qui est allé jusqu’à quitter son travail pour pouvoir courir après les Pokémon autour du monde. Je me demande par quel moyen il finance ce voyage autour de la terre. Je ne pense pas que le métier de barman permette d’économiser tant que ça.

Dans certains cas, des joueurs ont plutôt trouvé … des cadavres dans leur quête ; comme si cette jeune femme aux Etats-Unis qui a quand même eu la présence d’esprit d’appeler la police, avant de continuer tranquillement sa quête ; ou encore ce jeune homme au Danemark en plein milieu de la nuit.

Pourquoi toute cette excitation ?

Pour commencer, je trouve l’idée d’aller courir après des petits monstres virtuels dans la rue, l’œil constamment rivé sur son smartphone, grotesque ; encore plus si c’est un adulte qui s’y mets. Certes, l’application fait sortir les gens de chez eux mais si c’est pour pouvoir être heurtés par le premier véhicule qui passe, à quoi bon?

 

Ensuite, au niveau sécurité et vie privée, pour pouvoir installer l’application sur Android, il est nécessaire de lui donner un accès complet à son compte Google. Pour pouvoir jouer, il faut donc lui permettre de modifier et d’accèder à (presque) toutes ses informations personnelles. Je comprends que l’application ait besoin d’accéder à la localisation et à la caméra pour fonctionner correctement, mais pour le reste je ne vois pas.

Pour tout dire, tout cet engouement autour du jeu me dépasse complètement. Et j’ai peur que toutes ces avancées technologiques en réalités virtuelle et augmentée nous absorbent tellement qu’on en oublie de vivre.


Internet gratuit pour Madagascar?

Le 2 Juin dernier, Blueline a lancé son service de téléphonie mobile, Bip, qui va rejoindre les trois autres opérateurs mobiles déjà existants à Madagascar. La particularité de ce nouveau opérateur? Un accès gratuit à Facebook mobile en collaboration avec Facebook, battant Orange avec son offre Akama à 500 MGA la semaine. Le réseau est disponible dans toute l’île, et étant donné que ce dernier soit le réseau social le plus utilisé à Madagascar (93.5% des utilisateurs de réseaux sociaux), ce sont les jeunes qui vont être contents!

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Source: https://actualite.housseniawriting.com

Visiblement, Facebook compte planter ses griffes à Madagascar par l’intermédiaire de ce partenariat. Des représentants de Facebook sont même allés rencontrer des développeurs malagasy ce samedi 4 Juin pour présenter Free Basics.

Free Basics fait partie de l’initiative internet.org qui se donne pour objectif de connecter gratuitement les pays pauvres à Internet.

Facebook n’est pas Internet!

Dans un de mes précédents billets, je parlais de la tendance de Facebook à vouloir surveiller tout le monde. Mes craintes relèvent surtout la vie privée et ma suspicion s’est encore accrue en lisant un article de L’Obs sur l’enquête sur l’algorithme utilisé par Facebook pour suggérer des amis à ses utilisateurs.

Je l’ai dit et je le redis encore, je ne pense pas que l’initiative internet.org soit une bonne chose. Et quelle ne fût ma joie en constatant que je ne suis pas la seule. Dans une interview avec The Guardian, Tim Berners-Lee, le principal inventeur du World Wide Web (WWW) a même suggéré aux pays en développement de dire non à cette initiative. L’Internet coûte cher certes, mais ce n’est pas une raison pour “offrir” un “Internet pour les pauvres” et un autre des riches. D’autant plus que l’Internet ne fait pas référence à des applications limitées, et Facebook n’est certainement pas Internet!

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Le Web, un outil pour le développement? – Conférence à l’Université de Genève en 2011 – De gauche à droite: Alberto Ibargüen, directeur de la Fondation Knight, moi-même et Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web

Par définition, Internet est un réseau informatique dans lequel l’information transmise permet d’élaborer des applications et des services comme par exemple l’envoi d’e-mails, les messageries instantanées ou encore le WWW. On peut y accéder soit en utilisant le réseau filaire (téléphonie fixe) soit par l’intermédiaire des réseaux sans fil (téléphonie mobile 3G/4G, WiMAX, par satellite).

L’Internet hors de prix est-elle une raison suffisante pour vendre son âme au diable?

L’accès à Internet via le réseau filaire est quasi inexistante dans la grande île. Et les tarifs d’appels et de connexion à Internet y sont encore très élevés.

Tarif Internet Orange Madagascar
Tarifs Internet Orange Madagascar – Source: https://www.orange.mg

Orange Madagascar, avec son offre Akama, permet un accès d’une semaine à Facebook avec 500 Mo de données incluses. Ces 500 Mo ne permettent malheureusement pas de lire les vidéos, même celles intégrées.

Tarif Internet Telma Madagascar
Tarifs Internet Telma Madagascar – Source: https://www.telma.mg

Telma n’a pas d’offre spéciale réseaux sociaux.

Tarifs Internet Airtel Madagascar
Tarifs Internet Airtel Madagascar – Source: https://africa.airtel.com/

Airtel, en plus de Facebook, offre également des forfaits pour Whatsapp et Twitter respectivement à 100 MGA, 75 MGA et 75 MGA par jour, ou à 400 MGA la semaine. 1 MGA équivaut à environ 0.00027 €.

Un accès illimité à Internet est possible avec Blueline à partir de 129’000 MGA, mais ces offres ne sont disponibles que dans la capitale et ses environs. De plus, le client doit posséder un compte bancaire. Et selon les chiffres de la Banque Centrale de Madagascar, seuls 3% de la population en possèdent.

Etant donné le pouvoir d’achat des Malagasy, il n’est pas étonnant que le taux de pénétration au réseau Internet soit aussi faible. Selon le Rapport de Monitoring : Paysage Médiatique en ligne à Madagascar publié en Mars 2016 par l’Unité de Monitoring des Médias, il est de seulement 4.6%.

Bien que l’accès à Internet soit encore un luxe réservé seulement à une faible minorité, nous devons réfléchir à deux fois avant de nous embarquer dans le train Zuckerberg. De nombreux pays ont su dire non, comme l’Inde par exemple, donc pourquoi pas nous?