Réforme de l’éducation nationale Malagasy
L’éducation est la clé du développement. Cependant, mis à part un faible taux de scolarisation à Madagascar, le peu des jeunes qui ont accès à l’éducation ne s’en sortent pas si bien que ça si on en croit la baisse constante du taux de réussite aux examens officiels. Je pense qu’une réforme de l’éducation nationale malagasy est nécessaire.
J’ai beaucoup réfléchi sur la question dernièrement, et selon moi le problème doit être traité à la source, c’est à dire, l’éducation de base. La majorité des échecs scolaires semblent avoir pour cause l’incompréhension de la langue dans laquelle l’enseignement se fait, donc, le français.
Enseignement en langue malagasy dans les classes primaires et secondaires
Je ne veux pas dire par là qu’il faudrait nous enfermer sur nous-même et oublier le monde extérieur, bien au contraire. Mais le fait est que rien ne vaut sa langue maternelle pour exprimer parfaitement et sans malentendu ce que l’on souhaite vraiment.
Dans le cas de Madagascar, ce ne sera pas la première fois. Dans son Livre Rouge connu encore sous le nom de Boky Mena ou Charte de la révolution socialiste malagasy dans les années 70, Didier Ratsiraka préconise la malgachisation de l’enseignement.
Cette idéologie fût un cuisant échec, mais l’idée ici serait d’apprendre des erreurs passées et d’agir plus intelligemment. Leur principale erreur était le rejet de tout ce qui était extérieur, donc la négligence des autres langues et le renfermement sur soi.
Mon idée serait donc d’enseigner exclusivement en langue Malagasy en préscolaire et dans les classes primaires. Ceci permettra aux petits écoliers de maîtriser parfaitement leur langue maternelle avant de s’aventurer vers les autres langues. Ceci placera l’étude des autres langues à partir du secondaire du premier ou du second cycle.
Certains vont probablement penser que j’ai perdu la raison. Mais prenons l’exemple des pays développés comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou encore le Japon. L’éducation se fait dans leur propre langue, ce qui ne les empêche pas d’être ouverts vers l’extérieur. Les pays anglophones sont bien entendus avantagés, la langue anglaise étant internationale mais les autres s’en sortent tout aussi bien.
La question qui va se poser sera donc : comment les étudiants qui souhaitent étudier dans un autre pays vont faire ? Et la réponse est simple. Premièrement, ce n’est pas pour rien que le métier de traducteur existe. Et d’une autre part, la plupart des universités étrangères demandent une description du système éducatif du pays d’origine du candidat afin de pouvoir établir une équivalence. Donc, aucun problème ne subsiste de ce côté.
Adapter l’enseignement des sciences de la vie et de la terre à la grande île
Madagascar regorge de plantes et d’animaux endémiques. Un grand nombre de ces plantes a des vertus thérapeutiques. Malheureusement, dans les cours de science de la vie et de la terre, on apprend beaucoup de choses, mais principalement sur des plantes que l’on risque de ne jamais voir de sa vie, car poussant dans d’autres contrées. Charité bien ordonnée commence par soi-même, disait le dicton ; je suggère donc de favoriser l’étude approfondie de la faune et de la flore locale, de tout ce qui touche à l’agriculture, la pêche et les énergies renouvelables, et bien entendu de la conservation et protection de l’environnement.
En plus de tout ceci, des cours sur le commerce et l’entrepreneuriat ne seront pas de trop.
Approfondir l’enseignement de l’histoire de Madagascar, les us et coutumes
Par la même occasion, l’enseignement devrait intégrer les us et coutumes de chaque région du pays. Ceci peut s’avérer difficile étant donné que les documentations sont très rares sur le sujet, mais pas impossible. De plus, il y a toujours les histoires que les «anciens» ont transmises oralement de père en fils depuis des générations. Il serait peut être temps de mettre tout cela par écrit pour les générations futures.
Pour ce qui est de l’histoire du pays, la littérature la raconte principalement du point de vue des colonisateurs avant l’indépendance du pays. Il serait intéressant de connaître également le point de vue des principaux concernés.
Education civique dès les petites classes pour cultiver un semblant de sentiment de patriotisme
L’enseignement de l’éducation civique semble avoir été négligée ces dernières années. Je pense qu’il est largement temps de le ré-inclure dans le programme. Il est important que les citoyens connaissent leurs droits et devoirs envers la nation.
Et finalement, il serait peut être temps d’arrêter d’utiliser les étudiants comme armes politiques. Ces quelques points me paraissent suffisants pour commencer. On verra bien ce que les résultats vont donner.
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