Pas d’électricité, pas d’eau et aucune sécurité. What’s next ?

Article : Pas d’électricité, pas d’eau et  aucune sécurité. What’s next ?
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7 février 2017

Pas d’électricité, pas d’eau et aucune sécurité. What’s next ?

Il y a quelques temps, j’écrivais sur les problèmes que subissent les habitants de Diégo, au Nord de Madagascar : coupures d’eau en plus du délestage . Etonnamment, aucun média ne s’est fait l’écho du sujet jusqu’à ce que la capitale, Antananarivo, ne soit également victime de ces disfonctionnements.

Encore plus étonnant, la facture est toujours aussi élevée et les techniciens de la Jirama (compagnie nationale d’eau et d’électricité de Madagascar) s’empressent de « couper » l’accès à l’électricité et à l’eau à ceux qui par malheur ont un petit retard de paiement. Empressement quasiment absent lorsqu’il s’agit d’effectuer des opérations de maintenance ou de réparation.

Selon mes sources, la Jirama ne trouve aucune solution au délestage (principalement dans la région centrale de l’île). Selon la Jirama, cela est dû  à la sècheresse des barrages d’Andekaleka et de Mandraka, il y a un manque de pression dans les pompes.

Pour limiter la fréquence des délestages, elle n’a rien trouvé de mieux que de demander la modique somme de 900 milliards d’Ariary (soit près de 267 millions d’Euros) à l’Etat, rien que pour l’année courante. Demande que je trouve scandaleuse sachant qu’une grande partie de cet argent va disparaître on ne sait où… Le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, estime que seule 39% de l’électricité produite par la compagnie est commercialisée, 35% est perdue (dont 20% de perte inexpliquée). Pertes qui coûteraient 20 milliards d’Ariary par mois.

En réponse, l’Etat a trouvé une solution. Une solution qui résoudrait probablement les problèmes actuels : faire tomber des têtes à la Jirama  et les remplacer par d’autres qui seraient sans doute plus au courant des rituels efficaces pour faire tomber la pluie et remplir toutes les rivières et barrages asséchés.

La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. – Albert Einstein.

Bon nombre de citoyens mécontents ne cessent de rappeler au Président de la République – vidéo à l’appui – qu’il avait promis de résoudre ces problèmes au plus tard trois mois après sa prise de fonction. Il avait même plaisanté sur le fait que ça n’allait quand même pas durer trois années ! Pourtant, cela fait plus de trois ans et la situation a empiré.

J’ai moi-même eu l’occasion de demander directement à la personne responsable du compte Twitter de la Présidence quelques éclaircissements sur le sujet :

Jusqu’à présent, on ne constate aucune amélioration, bien au contraire. La population continue de vivre sans électricité, sans eau, et pour couronner le tout, dans l’insécurité. Si quelques années plus tôt, il fallait attendre 22 heures le soir pour que l’eau atteigne les robinets dans les maisons, à l’heure actuelle, il faut attendre jusqu’à plus de minuit et parfois toute la nuit. Avec l’insécurité qui sévit dans la ville, il n’est pas raisonnable pour les personnes qui doivent aller chercher l’eau à la fontaine publique de s’aventurer dehors à cette heure tardive de la nuit.

Fontaine publique
Fontaine publique, avec des jerricans qui n’attendent qu’à être remplis.

Après avoir passé une nuit blanche à recueillir de l’eau pour le jour suivant, la population doit se lever et vaquer à ses occupations quotidiennes, gagner sa vie, comme si de rien n’était… Et je vous épargne les problèmes d’eau boueuse dès qu’il a y un peu de pluie.

Tout ceci ne peut pas continuer. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et mettre en place des solutions durables pour l’ensemble de la population dans les plus brefs délais. Jusqu’à quand le peuple malagasy va-t-il continuer à vivre ainsi ? La lutte contre le délestage fera-t-elle encore l’objet de promesses à la population pour se faire réélire aux prochaines élections ? J’espère seulement que la population ne se laissera pas duper une fois de plus.

Nous avons du vent et du soleil à revendre. Pourquoi persister à utiliser de l’argent pour redresser l’échec total qu’est la Jirama, alors que cet argent pourrait servir à mettre en place des solutions pérennes ? Les idées ne manquent pas pour trouver des solutions. Un jeune malgache a d’ailleurs remporté le prix du public pour le concours  Startup Of The Year Africa 2017 avec Mahazava, un kit solaire à moindre prix pour éclairer la maison et charger des appareils électroniques.

 

 

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