Cryoconservation d’ovocytes : au profit de la femme ou plutôt à celui de l’employeur ?

15 octobre 2014

Cryoconservation d’ovocytes : au profit de la femme ou plutôt à celui de l’employeur ?

Dans le courant de la semaine dernière, la chaine de télévision américaine NBC nous apprenait que Facebook et Apple avaient décidé de prendre en charge les frais de cryoconservation des ovocytes de leurs employées afin de leur permettre de se concentrer entièrement sur leur carrière et d’avoir la possibilité, plus tard, de fonder une famille. Ces frais s’élevant à $20’000.

Soulignons, en passant que les femmes représentent 30% et 31% (dont 15% occupent des postes scientifiques) des employés respectivement chez Apple et Facebook. Et que l’âge moyen des employées de Facebook est de 26 ans, contre 33 ans pour Apple. En plein dans l’âge idéal pour tomber enceinte.

Cette initiative semble donc être une campagne pour encourager les jeunes femmes à se concentrer sur leurs carrières sans avoir à craindre de sacrifier leur vie familiale pour ce faire. Bien entendu, cette nouvelle a créé un soulèvement de toutes les parts.

Certains approuvent, d’autres non. Il y en a même qui sont outragés !

Mais comment ça se passe réellement ?

La procédure d’  « extraction », qui dure six semaines (à raison de 2 semaines/cycle avec 5 à 7 visites chez le médecin), est invasive et particulièrement douloureuse. Au début, elle se passe comme pour les procédures de fécondation in-vitro : prise d’hormones tous les jours afin de favoriser la création d’ovocytes, que les médecins vont ensuite extraire. Et contrairement à la fécondation in-vitro, où ces ovocytes vont être fertilisés et réintroduits dans la patiente, ils vont être « cryoconservés », jusqu’à ce que la propriétaire veuille bien en faire usage.

Après extraction, le coût de la cryoconservation est de $500 l’année.

Est-ce fiable?

Le processus de cryoconservation des ovocytes est une découverte assez récente de la médecine, la période d’essai s’étant seulement terminée en 2012. Elle est révolutionnaire, certes, mais le taux de réussite laisse encore à désirer. Selon une recherche menée par l’autorité de régulation de l’utilisation des embryons au Royaume Uni (Human Fertilisation and Embryology Authority) sur des ovocytes collectées jusqu’en décembre 2012, il est seulement de 12.5%.

Donc …

Qu’est ce qui a poussé les dirigeants de ces grandes firmes à prendre de telles initiatives ? Est ce leur manière de contribuer à l’émancipation des femmes ?

Selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la femme contribue à plus de 50% des revenus du foyer : 59% en Europe, 55% aux États-Unis, 60 millions de personnes vivent dans des foyers régies par uniquement des femmes en Inde. L’OIT recommande un minimum de 12 semaines de congés (14 semaines recommandées) et payés au minimum à un taux minimum de 2/3 du salaire. Cependant, aux États-Unis, la femme a droit à 12 semaines de congés NON PAYES dans les 12 mois suivant l’accouchement.

Cette initiative ne serait-elle donc qu’une manipulation (indirecte) des femmes à penser que c’est pour leur bien, alors qu’en réalité, l’entreprise ne veut que maximiser ses profits ? Étant donné la faible fiabilité de la méthode, je trouve qu’il serait regrettable pour la femme de remettre à demain son envie de fonder une famille au profit d’une carrière, et de réaliser plus tard qu’il lui serait finalement impossible d’avoir des enfants.Diapositive1

Tout ceci pour dire que je préfère la bonne vieille méthode, auquel on n’a encore trouvé aucun inconvénient; bien au contraire. Je préfère avoir des enfants étant (relativement) jeune, quand j’ai encore la vigueur nécessaire pour porter et élever ces derniers. Être parent à un âge avancé ne me semble idéal en aucun cas.

 

 

Partagez

Commentaires